Infections sexuellement transmissibles (IST): Bulletins des réseaux de surveillance des IST
publié le : 19 janvier 2017
En 2015, les données la surveillance aboutissent aux principaux constats suivants :
- en 2015, le nombre de cas notifiés de syphilis récentes augmente de 59 % par rapport à 2013. Cette augmentation est très marquée dans les régions hors Ile-de-France. Les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) représentent la population la plus concernée, soit 84 % des cas rapportés en 2015. L’augmentation du nombre de cas dans cette population est de 56 % entre 2013 et 2015 ;
- le nombre d’infections à gonocoque continue d’augmenter (62 % entre 2013 et 2015). L’augmentation est plus marquée chez les HSH (+99 % sur la même période) comparativement aux hétérosexuels (+20 %). Les augmentations sont observées en Ile-de-France et dans les autres régions;
- concernant la surveillance de la sensibilité du gonocoque aux antibiotiques, aucune souche résistante à la ceftriaxone (traitement de référence) n’a été isolée depuis 2011. Néanmoins, la poursuite de la surveillance de la sensibilité du gonocoque aux antibiotiques reste indispensable ;
- une augmentation de 10 % du nombre d’infections uro-génitales à Chlamydia trachomatis notifiées est observée entre 2013 et 2015, en lien avec une augmentation hors Ile-de-France. Les deux tiers des cas rapportés en 2015 sont des femmes (64 %), en majorité âgées de 15 à 24 ans, ce qui reflète en partie l’application des recommandations du dépistage systématique des jeunes femmes dans les centres dédiés ;
- le nombre de lymphogranulomatoses vénériennes (LGV) rectales et de rectites à Chlamydia non L est en augmentation en 2015. La quasi-totalité des cas concerne des HSH ;
- le niveau de co-infections par le VIH reste élevé chez les HSH présentant une rectite à Chlamydia (LGV ou rectite non L), une syphilis précoce ou une gonococcie, reflétant une utilisation insuffisante du préservatif chez les HSH séropositifs ;
- au total, les IST bactériennes (syphilis récentes, infections à gonocoque, et rectites à Chlamydia) continuent d’augmenter en France d’une manière particulièrement importante chez les HSH. Dans cette population, l’augmentation est plus marquée hors Ile-de-France. Dans un contexte de prévention diversifiée du VIH, où le préservatif n’est plus le seul outil de prévention, le dépistage précoce des IST, suivi d’une prise en charge adaptée, est indispensable pour interrompre leur transmission.
Chez les hétérosexuels, on constate une poursuite de l’augmentation des gonococcies et des infections à Chlamydia, comparable entre les jeunes de moins de 25 ans et ceux de 25 ans et plus. Le nombre de cas de syphilis récente a augmenté plus récemment, ce qui nécessite une vigilance en termes de diffusion dans la population hétérosexuelle. Il est donc important qu’un dépistage des IST soit proposé, sachant que les formes asymptomatiques sont fréquentes, notamment chez les femmes.
source: santé publique France (consultez le bulletin)